Humilié par Zoss, Gouye Gui reviendra-t-il enfin sur terre ?

Publié le par jegaan.over-blog.com

Gouye Gui

 

La cinglante défaite de Gouye Gui  face à Zoss avant-hier, au stade Demba Diop, n’a pas fait que des mécontents parmi les amateurs, loin s’en faut. En réalité, beaucoup, pas seulement les supporters de Zoss, ont applaudi des deux mains lorsque, subitement «le roi du simpi», qui se croyait invincible s’est affalé contre toute attente sur le sol, tel un baobab géant emporté par un ouragan. Une déroute qui devrait du coup le pousser à revenir sur terre, à l’image de son ami Balla Gaye 2 après son revers contre Eumeu Sène en 2008.

 

Pour bon nombre d’amateurs, la défaite de Gouye Gui contre Zoss dimanche dernier, au stade Demba Diop, n’a été qu’une prière bien faite exaucée par le Bon Dieu. A cause des propos excessifs qu’il a proférés à l’encontre du grand-frère de Garga Mbossé - Il l’a traité de tous les noms d’oiseaux tout au long de l’étape de la bataille psychologique - le roi du « Simpi » qui draine les foules avait fini par se mettre à dos les inconditionnels de la lutte, y compris certains de ses propres supporters et sympathisants. En revanche, la tête de file de l’écurie Door Doorat qui était déjà charismatique, s’est attiré davantage la sympathie et l’affection du monde la lutte grâce à un discours moralisateur certes, mais surtout responsable.

Au finish, le poulain de Mor Fadam qui criait sur tous les toits qu’il allait écrabouiller, sur un ton empreint de mépris et de prétention, son adversaire, a eu la surprise de sa vie. En effet, il a fallu seulement 3 mn à Zoss pour déraciner le pensionnaire de l’école de lutte Mor Fadam et réfréner du coup ses ardeurs guerrières. Au-delà du résultat, c’est la manière avec laquelle le Parcellois a battu son vis-à-vis qu’il faut saluer. Toutes les initiatives ont été prises par Zoss ; du début à la fin, son adversaire se bornant, quant à lui à battre en retraite et à annihiler ses attaques. Une posture défensive que l’on attendait le moins de ce va-t-en guerre invétéré prompt à toujours marcher sur son vis-à-vis ; d’autant plus qu’il avait promis l’enfer à son adversaire.

Gouye Gui, seul contre tous

Cette victoire de l’ancien coéquipier de Modou Lo, bien que logique et méritée, semble néanmoins bénéficier d’une petite main invisible. Sur le papier, tout donnait Zoss perdant ; que ce soient  la puissance physique et le gabarit (Gouye Gui est plus frais, plus jeune et plus fort sur le plan physique) ou encore le palmarès (9 victoires et 2 défaites seulement pour Gouye Gui contre 7 victoires et 7 défaites pour Zoss). Mais c’est comme si, outre le monde de la lutte, les dieux de l’arène, s’étaient tous ligués contre le coéquipier de Sa Cadior 2. Surtout que, il faut le reconnaître, Zoss l’a échappé belle ! Et la tendance s’est inversée un peu miraculeusement aux dépens du jeune lutteur de Guédiawaye qui n’en revenait toujours pas de la tournure malheureuse des évènements.

Pour Zoss, ce succès fait partie de ses plus belles performances dans l’arène s’il n’est pas tout simplement la meilleure. Non seulement le fondateur de l’écurie Door Dorat qui relevait d’une défaite face à Papa Sow « le puma de Fass » renoue avec la gagne, mais il prouve en même temps qu’il reste un lutteur sérieux avec qui il faudra compter. Pas qu’un bon show man !  En plus, battre Gouye Gui n’est pas aujourd’hui à la portée de n’importe quel lutteur. Le porte-étendard de l’école de lutte Mor Fadam a aligné une longue série de victoires, les unes plus retentissantes que les autres. Le pari était d’ailleurs très risqué pour Zoss, même si au finish, il s’en est tiré de fort belle manière. Gouye-Gui.JPG

Gouye Gui, victime de sa cote de popularité et de la sur-médiatisation

Par contre, pour le roi du « Simpi » qui avait apparemment oublié qu’il n’y a jamais de combat gagné d’avance, cette défaite sonne comme un camouflet, outre d’avoir mis un terme à sa bonne dynamique de victoires. Et comme l’on pouvait l’imaginer, la désillusion fut à la hauteur de ses immenses ambitions. A peine commence-t-il sa carrière, qu’il se croit déjà invincible et capable d’écraser, avec son fameux « Simpi », tout lutteur qui se dresse devant lui. Même le craint Yékini, l’empereur des arènes, n’est pas épargné par sa furie guerrière. Après sa victoire sur Mbaye Diouf, l’ancien Fassois, la saison passée, il avait martelé dans les colonnes d’un journal de la place, qu’il était en mesure de déboulonner tout le monde y compris l’enfant de Bassoul. Un manque de modestie et d’humilité qui découle sans doute de son immense cote de popularité et de sa sur-médiatisation, deux facteurs qui ont fini par lui faire croire qu’il est devenu le Spartacus (le plus grand gladiateur de l’histoire romaine) des temps modernes. Une telle attitude, qui n’est pas étrangère à sa toute dernière déroute, s’accommode mal d’une excellente carrière dans le milieu de la lutte. A lui de s’inspirer des grands champions comme l’ancien « Tigre de Fass », Moustapha Guèye, ou Yékini, « le roi des arènes », qui bien qu’ayant resté 13 ans d’invincibilité, fait de l’humilité et du respect de l’adversaire ses maîtres mots.

Il faut souligner que  Gouye Gui n’est pas le premier lutteur de Guédiawaye  à  avoir perdu, en partie par manque de respect et de considération pour un adversaire. Face à Eumeu Sène en 2008, son « grand frère » et ami Balla Gaye 2 avait déjà fait les frais d’un tel comportement. Il reste maintenant à souhaiter que ce revers soit instructif pour le tombeur de Mbaye Diouf comme cela a été le cas pour le fils de Double Less qui a su rapidement revenir sur terre pour successivement battre Modou Lo et Balla Bèye 2 ; même s’il demeure toujours provocateur et fougueux

 

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